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  Sans un bruit, il sortit faire quelques pas sous les feuillages et fumer une cigarette, tout songeur, s'interrogeant
sur la succession si rapide et violente de ses jouissances.  De retour à la voiture, elle semblait toujours dormir,
n'ayant pas changé de position recroquevillée en foetus. Il la caressa de nouveau et ses yeux se rouvrirent comme
si elle émergeait d'un rêve. Elle demanda ce qui s'était passé ?! Frédéric étonné ne sut que répondre, embarrassé
par cette question qu'il ne comprenait pas...  Silencieux, le sexe à nouveau tendu, il reprit la même position,
et tout recommença jusqu'à la tombée du jour, bercé au coeur d'une jouissance qui n'avait plus de frein.
(Il s'agissait bien de jouissance et non d'orgasmes, car Frédéric ne découvrirait ses véritables orgasmes ?
ou plutôt Son véritable orgasme : La Grande Crampe ou Status orgasmus , que quelques mois plus tard). 

Le troisième jeudi, Frédéric arrêta la voiture tout près d'un bosquet trop touffu que pour y pénétrer. Étant quelque
peu exposés à la vue depuis la route, ils accrochèrent leurs vêtements aux vitres en riant de joie. C'était à la fois
commode pour s'abriter des regards et se protéger de la lumière vive du soleil. Ils ne songeaient pas encore à tous
les jeux préliminaires et intercalaires qu'ils feraient par la suite; ils  étaient trop impatients de se retrouver mêlés
ventre à ceour. Leur position à peu changé : le siège mis à plat, elle recula en se couchant plus bas, ce qui lui permit
de lever les jambes plus haut en les accrochant à ses épaules. Les yeux fermés, elle reçu Frédéric avec un long
crépitement du vagin, accompagné de clapotis profonds. Son sexe en allant, crevait des bulles sonores et en se retirant,
aspirait comme la succion d'une ventouse. On aurait dit que des centaines de globules gazeux éclataient en surface
d'une mare fermentante, suivis d'un chuintement sonore comme les glapissements d'un renardeau. Pour la première
fois, elle a parlé en faisant l'amour :
  - Plus vite, plus viiite, lui dit- elle.
  Alors, les bruits se sont amplifiés dans l'habitacle clos, et la sueur suintant de partout se collecta en une petite
flaque au creux de son ventre, en provoquant un claquement sonore quand le sexe de Frédéric, à fond de course, avait
le ventre plaqué au sien. Elle se mit à jouir en criant tout bas dans son oreille : encore, encore! Et il continua de heurter
violemment ventre et sexe, y pénétrant tout au fond jusqu'à son lac souterrain dans lequel il plongeait
et replongeait sans relâche, envahi par le paroxysme des sens proche de la jouissance, porté par
ses cris « d'encore! », qu'elle ponctuait de gémissements haletants mêlés aux claquements de la flaque
de sueur et aux clapotis de son lac intérieur. L'orgasme de Frédéric vint, immense éblouissement, séisme
et convulsions, marée et ressac suivis d'une éternité de secousses et frissons, pendant lesquels le silence
retomba en nuée calme et colorée sur les corps soudés de sueur, salive et sperme, sucs et liqueur vaginale
confondus. Ils gisaient, trempés dans un bain d'odeurs âcres et douces, l'odeur d'amour.
Figés dans les gestes de l'amour, pacte scellé, liens et lèvres amalgamés, ils reposèrent pour un temps infini
hors du temps, de l'espace et du monde matériel.
 

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